Nicolas Sarkozy a plaidé mercredi devant les partenaires sociaux,
invités à l'Elysée à un "sommet de crise", pour des réformes rapides
avant la présidentielle comme la TVA sociale qu'il n'a toutefois pas
évoquée nommément, essuyant par avance un refus des syndicats.
AFP
D'entrée
de jeu, le chef de l'Etat a justifié par la "gravité de la crise" le
calendrier accéléré qu'il a imposé aux syndicats et au patronat, qui
redoutent d'être instrumentalisés à trois mois de la présidentielle.
"On
ne peut pas attendre les échéances politiques pour décider (...) se
réfugier dans l'attentisme, ce serait donner raison à tous ceux qui
jouent sur l'impuissance du politique et du syndicalisme pour
prospérer", a-t-il lancé en référence à la progression de la candidate
du Front national Marine Le Pen dans les sondages d'intention de vote.
Dans
cette intervention, le chef de l'Etat n'a fait aucune proposition
précise et s'est contenté d'un diagnostic sur la "dégradation de la
compétitivité" des entreprises et de lancer des pistes pour
l'abaissement du coût du travail et enrayer les délocalisations.
M.
Sarkozy s'est gardé de prononcer le mot de TVA sociale mais a prôné
"une diversification accrue des sources de financement" de la protection
sociale. "Est-il normal que les entreprises financent notre politique
familiale ?", a-t-il notamment demandé.
Sur fond d'envolée du
chômage et de dégradation financière de la France, le président a fait
de l'instauration d'une forme de TVA sociale une priorité de la fin de
son mandat et l'une de ses dernières cartes pour tenter de remporter un
deuxième mandat, alors que les sondages le donnent toujours perdant face
au socialiste François Hollande.
Mais la gauche et une partie de
la droite, de même que les syndicats, sont résolument opposés à la TVA
sociale. Seul le patronat y est favorable, mais sous certaines
conditions.
"La perte de notre triple A (...) ne doit pas
autoriser le gouvernement à une remise en cause de notre modèle social",
lui a rétorqué le numéro 1 de la CFDT, François Chérèque, selon le
texte de son discours. "La CFDT n'acceptera pas une évolution précipitée
de notre système social", a prévenu M. Chérèque, qui est favorable à
une hausse de la CSG et non de la TVA.
Dès son arrivée, le
secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, a lui aussi réaffirmé son
refus de tout débat sur la TVA sociale. "On ne peut pas rentrer dans des
logiques qui sont fausses économiquement et dangereuses socialement",
a-t-il répété.
Quant au président de la CFTC, Philippe Louis, il a souligné que la TVA sociale ne faisait "pas partie de ses pistes favorites".
Dans
son propos liminaire, Nicolas Sarkozy a également redit sa
"détermination totale à agir sur la taxe sur les transactions
financières", se félicitant d'avoir "déjà convaincu l'Allemagne et
l'Espagne". Il a enfin suggéré, sans les détailler, des "mesures
immédiates" pour "protéger l'emploi", qu'il devrait détailler à l'issue
de la réunion.
En matière "d'activité partielle", M. Sarkozy s'est
dit "prêt à mettre des moyens supplémentaires" et à "aller plus loin en
termes de simplification des procédures". Sur la formation des
chômeurs, il a proposé un renforcement du rôle de Pôle emploi, déplorant
qu'il n'ait "à sa main que 15% des formations".
Evoquant
également le logement, il a souligné la nécessité d'"être très audacieux
pour favoriser la production de logements en France, avec des leviers
nouveaux", déplorant leur "manque" et leur "prix considérable".
sources: msn.fr